Percy Fawcett et la cité perdue des Atlantes

Nombreux furent ceux qui présentèrent l'Amérique du Sud et plus particulièrement le Brésil comme terre d'accueil des Atlantes, ce peuple mythique décrit par Platon au quatrième siècle avant Jésus-Christ.

forêt amazonienne

En 1858, le géographe Snider-Pellegrini prétendit avoir identifié l'Atlantide dans certaines étendues du subcontinent [1]. L'atlantologue anglais Harold T. Wilkins, passionné par les mystères du continent sud-américain, publia deux livres sur le sujet dans les années 40 et suggéra la présence au Brésil de reliques d'une civilisation antérieure très avancée, qui seraient en fait les restes de « vraies » colonies Atlantes [2].

L'ingénieur français Apollinaire Frot déclarait avoir fait des découvertes si extraordinaires au Brésil dans le Mato Grosso qu'il avait peur d'en parler. Il mourut sans les faire connaître au public. Mais un homme ira jusqu'à payer de sa vie cette idée : le célèbre explorateur anglais Percy Harrison Fawcett.

Officier supérieur britannique en congé des forces armées de son pays, excellent topographe, Fawcett était un bon connaisseur de l'Amérique du Sud où il avait travaillé, en tant qu'expert international, à la délimitation des frontières de certains états du continent.

Atlantologue érudit à ses heures, le colonel anglais, convaincu de l'existence quelque part au Brésil d'une fabuleuse cité perdue - atteinte au XVIIe siècle par un groupe d'aventurier portugais et décrite dans un manuscrit retrouvé dans les archives de la bibliothèque nationale de Rio de Janeiro -, partit à sa recherche. Après une première expédition manquée, Fawcett persévère : il est persuadé de l'existence dans la région d'une cité secrète où auraient vécu les rescapés de l'île mythique.

Percy FawcettEn 1925, il organise une seconde expédition avec l'appui de la Société Royale de Géographie de Londres. Accompagné de son fils, âgé de 23 ans, et d'un ami de ce dernier, Fawcett quitta Rio au début février 1925 ; le 4 mars de la même année, ils étaient à Cuyaba, d'où ils s'enfoncèrent dans l'enfer vert amazonien pour se perdre à tout jamais. Des années durant, on les rechercha, sans résultat.

En 1951, l'explorateur brésilien Orlando Vilas Boas réussis à obtenir les aveux d'un chef de tribu des Indiens Kayapos, déjà très vieux, qu'il informa qu'il avait purement et simplement tué à coups de gourdin Fawcett et ses deux compagnons de voyage…

Or, peu après la narration de cette fin misérable, voilà qu'un prétendu proche parent, neveu en l'occurrence, fait son apparition pour raconter que le colonel, épargné par le chef indien, avait continué sa route et découvert la mystérieuse « cité de l'or du déluge », ville souterraine sise sous la montagne sacrée de Roncador. Une ville habitée par 100 initiés dont certains vivaient dans des corps éthériques, invisibles et impalpables…

Un vrai délire dispensé à qui voulait l'entendre par Timothy Patterson, écrivain ésotériste informer de tout cela par des « canaux » mystérieux que ne pouvaient appréhender de simples « profanes ».

En 2005, le journaliste new-yorkais David Grann visite un village kalapalo, dans la région du Haut-Xingu, et découvre qu’une tradition orale concernant Fawcett - sans doute l’un des premiers hommes blancs à s’être aventuré dans ce village - s’y perpétue.

Selon cette tradition, Fawcett et ses compagnons auraient séjourné dans le village avant de s’enfoncer davantage vers l’est. Les Kalapalos auraient tenté sans succès de les en dissuader, les avertissant qu’ils risquaient d’être tués par les Indiens encore sauvages qui vivaient sur ce territoire. Pendant cinq jours, ils observèrent la fumée des feux de camp de l’explorateur et de son équipe. Puis ces feux disparurent. Selon les Kalapalos, Fawcett et ses amis ont certainement été tués par des Indiens.

Fawcett dans la légende

tintin-ridgwell1Curieusement, aucune adaptation au cinéma du mystère Fawcett n'a vu le jour, cependant au cours des années, les romanciers et auteurs de bandes dessinées se sont parfois inspirés des aventures de Fawcett pour créer leurs œuvres.

Ainsi, le colonel Percy Fawcett aura été le Ridgewell de Tintin et l'oreille cassée (1937), album dans lequel Tintin fait la connaissance d'un explorateur britannique dans une forêt d'Amérique du Sud. Celui-ci, disparu depuis plus de dix ans et que tout le monde croit mort, est devenu un membre des Arumbayas avec lesquels il vit...

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Notes :

  • [1] La Création et ses mystères dévoilés, etc. (chap. XXX. Preuves de la formation de l'Amérique), Antonio Snider-Pellegrini. A. Franck, 1858.
  • [2] Mysteries of Ancient South America (1945) et Secret Cities of Old South America (1952).

Bibliographie :

  •  L'Atlantide, autopsie d'un mythe. Pierre Carnac, Éditions du Rocher, 2001.
  • L'énigme de l'Atlantide . Colonel A. Braghine, Paris, Payot, 1939.
  • The Lost City of Z: A Tale of Deadly Obsession in the Amazon, David Grann, 2009.
  • Mysteries of Ancient South America, Harold T. Wilkins, 1945.
  • Notas para a Pré-Historia Brasileira - Principalmente da amazônia. Roldão Pires Brandão, Rio de Janeiro: ABEPA,1968.

Illustrations :

 

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