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Un panda préhistorique découvert en Espagne ?

Un fossile découvert dans la péninsule ibérique, près de Saragosse, laisse penser que les ancêtres des grands pandas de Chine étaient européens.

Agriarctos beatrixIllustration de l'espèce Agriarctos Beatrix, (Agencia Sinc)

Croiser un panda en Espagne paraît aujourd'hui plus qu'improbable, même dans un zoo. Pourtant, la chose était peut-être courante il y a une dizaine de millions d'années. C'est du moins ce que suggèrent les travaux de chercheurs espagnols du Muséum National des Sciences Naturelles (MNCN-CSIC) et de l'Université de Valence qui viennent de publier leurs résultats dans la revue Estudios Geológicos [1].

Ces scientifiques, emmenés par le paléontologue Juan Abella, ont découvert dans la région de Saragosse (et plus précisément sur le site de Nombrevilla 2) le fossile d'un étrange ursidé du miocène, qui serait apparu il y a onze millions d’années. Des dents et des fragments de mâchoire leur ont permis de conclure à une nouvelle espèce encore jamais identifiée.
 
Baptisé Agriarctos Beatrix, l'animal serait un lointain cousin du grand panda si cher à la Chine, et même son plus ancien ancêtre connu à ce jour (les précédents étant datés de 9 millions d'années). Comme lui, les chercheurs pensent qu'il grimpait souvent dans les branches des arbres pour échapper aux prédateurs, d'autant plus qu'il était nettement moins imposant que les pandas actuels, pesant au maximum 60 kilos contre 100 à 125 kilos pour son descendant chinois.
 
Sa dentition montre que, dans la vaste forêt humide qui couvrait alors la péninsule ibérique, il se nourrissait en grande partie de végétaux, bien qu’étant omnivore. « Son régime alimentaire devait être similaire à celui de l'ours malais (actuellement la plus petite espèce d'ursidé, apparentée aux ours à collier d'Asie), qui ne mange que des fruits et légumes parfois accompagnés de vertébrés, d’insectes, de miel et d’animaux morts », explique le professeur Abella.
 
Bien qu'ils n'aient en leur possession qu'une petite poignée d'os et de dents à analyser, les paléontologues sont convaincus qu'Agriarctos Beatrix arborait un pelage noir taché de blanc, car ce type de fourrure est considéré comme le modèle primitif par excellence pour les ours. Ils l'imaginent (sans aucune preuve) à dominante sombre avec des taches claires autour des yeux, sur le ventre et près de la queue.
 
Quoi qu’il en soit, l’équipe essaie à présent de retrouver un squelette entier pour en apprendre un peu plus sur ce nouvel ursidé, ce dont l'équipe de Juan Abella, qui explore actuellement en partenariat avec l'institut catalan de paléontologie un riche gisement de fossiles, ne désespère pas.
 
Car Agriarctos Beatrix est bien une espèce nouvelle : « Nous savons qu’il s’agit d’une espèce différente de celles connues à ce jour, grâce à des différences morphologiques et à la taille de ses dents. Nous l’avons comparé aux espèces de la même famille (Agriarctos) et aux autres familles de la même époque (Ursavus et Indarctos). »
 
Les raisons qui ont entraîné son extinction restent encore à déterminer, mais « la cause la plus probable est probablement l’éclaircissement de la forêt primaire, qui a laissé la place à des milieux plus secs, peuplés d’espèces animales comparables mais plus imposantes et plus agressives. »

Note :

Source : "Un ‘primo’ del oso panda gigante vivió en Zaragoza", Agencia Sinc, 08/05/2012.

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