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La malédiction du coelacanthe

C’est une vidéo qui n’a pas eu l’impact attendu lorsqu’elle a été mise en ligne en novembre. Pourtant, elle est rarissime : elle montre un spécimen de coelacanthe nager au large de l’île indonésienne des Célèbes. Derrière ce nom compliqué se cache l’un des poissons les plus énigmatiques de l’histoire de l’humanité.

Cette créature aquatique, longue d’un mètre cinquante, lourde de soixante kilos, serait apparue dans les eaux il y a 360 millions d’années. On a longtemps cru qu’il s’était éteint en même temps que les dinosaures, il y a 65 millions d’années.

Seuls les cryptozoologues croyaient à sa survie, en se basant sur le récit de pêcheurs des Comores. Mais les partisans de cette science décriée, qui ont tendance à donner crédit aussi bien au Coelacanthe qu’au Yéti et à tout autre animal mystérieux, ne sont jamais pris au sérieux.

En 1938, ils ont pourtant obtenu gain de cause. Un jour d’été, l’ornithologue Sud-africaine, Marjorie Courtenay-Latimer reçoit un coup de téléphone d’un pêcheur qui aime la contacter dès qu’il trouve quelque chose d’un peu original sous les eaux. Cette fois-là, l’homme lui apporte un gros poisson bizarre, recouvert d’écailles. La jeune femme en dessine un croquis qu’elle envoie à un collègue, J.LB. Smith. Lequel identifie un coelacanthe. Bingo.

Ce n’est pas seulement l’exceptionnelle longévité du poisson qui fascine : ce sont ses caractéristiques. Certains scientifiques estiment qu’il pourrait répondre à une question cruciale sur les lois de l’évolution : comment les poissons sont-ils sortis des eaux ? L’individu en question nage en effet très mal car ses nageoires semblent mal adaptées et comportent des os. Pour tout dire, elles paraissent croisées avec des pattes. De plus, son abdomen cache un reliquat de poumon.

Le problème, c’est que les spécimens demeurent rares. En 2005, des chercheurs ont tenté d’en analyser deux mais à chaque fois, les opérations ont planté. La première fois, une crotte minéralisée a ébloui le scanner. La seconde fois, c’est le foie qui a irradié la radio pour une raison inconnue. De là à croire à la « malédiction du coelacanthe »… La légende veut en effet que tous ceux qui se soient frottés au poisson fascinant aient accumulé les malchances. L’écrivaine française, Christine Adamo, en tira même un polar en 2005 : « Requiem pour un poisson ». Mais la plus menacée reste l’espèce elle-même dont il ne subsisterait que quelques centaines d’exemplaires…A cause de l’homme, pas à cause des centaines de millions d’années.

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