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Le 4 décembre 1872, à l’est des Açores, le navire Dei Gratia croisa la brigantine Mary Celeste, ballottant à mi-voile et déserte.
Le capitaine Benjamin Briggs, son épouse, leur fille de deux ans, Sophia, et les sept hommes d’équipage avaient disparu. Sur une ardoise, une note datée du 25 novembre, mais non reportée sur le livre de bord, indiquait une position à 600 km à l’ouest de l’endroit où le navire fut trouvé. La cargaison était en ordre, mais deux panneaux d’écoutille étaient ouverts.
La chaloupe manquait, ainsi qu’un hunier de misaine, et l'habitacle était renversé. La barre non amarrée semblait indiquer que le navire avait été abandonné en toute hâte. Plusieurs explications furent avancées : mutinerie, risque d’explosion de la cargaison d’alcool qui aurait forcé les occupants à quitter le navire, escroquerie montée par les capitaines des deux navires pour que celui du Dei Gratia puisse toucher la prime de sauvetage, une trombe qui aurait touché le navire, ou encore la folie provoquée par un empoisonnement à l'ergot de seigle.
Cependant, aucune explication ne fut vraiment satisfaisante, et le mystère n’a jamais été éclairci.
En 1884, Arthur Conan Doyle, le père de Sherlock Holmes, en fit un récit romancé qui fut malheureusement reproduit comme authentique par de nombreux journaux. Il inventa ainsi certains détails pour les besoins du romanesque : le thé encore tiède sur la table quand les sauveteurs montèrent à bord, la page essentielle arrachée au livre de bord, ainsi que le petit déjeuner sur le feu.
Détail émouvant, dans sa dernière lettre à sa mère, le capitaine Briggs écrivait : “Notre navire est superbe... Mais comme je ne l’ai encore jamais eu en main, je ne puis dire comment il se comportera”.
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