Le " sixième sens " des animaux
Fut un temps où les calmars géants étaient rares. Le 11 juillet dernier, ils étaient plusieurs dizaines, échoués sur la plage de La Jolla (Californie). Des « experts » ont attribué ce naufrage au tremblement de terre, qui a frappé la région peu avant. Mais c'était oublier que des spécimens avaient déjà été retrouvés au même endroit, trois jours avant le séisme. Une autre explication a alors été avancée: et si les calmars avaient senti la catastrophe arriver ? [1]
Autrement dit, les animaux et poissons ont-ils un sixième sens, qui leur permet d'anticiper des évènements dans le genre ? On s'en souvient, la question avait été largement posée à l'époque du tsunami qui frappa l'Asie du Sud Est, à la fin de l'année 2004.
La presse s'était alors fait l'écho de plusieurs signes déroutants. Au Sri Lanka, des éléphants se seraient mis à pleurer quelques minutes avant l'arrivée de la vague meurtrière et d'autres auraient brisé leurs chaînes pour fuir vers les collines. De même, aucun animal mort n'aurait été retrouvé dans le parc national de Yala, frappé par le tsunami, alors qu'il abritait des éléphants léopards et autres mammifères.
Des sites Internet ou des ouvrages citent d'ailleurs d'autres cas où le sixième sens animal se serait exercé. Des animaux au comportement étrange quelques heures avant le tsunami qui détruisit Lisbonne (1755), des ours qui sortent d'hibernation avant un séisme en Alaska (1964), les chiens de Tokyo hurlant à la mort avant un tremblement de terre (1923)... Autant d'infos difficiles à vérifier. Et au moins quelques exagérations dans le lot.
D'ailleurs, trois mois après le tsunami asiatique, on finira bien par retrouver des cadavres d'animaux dans le parc srilankais de Yala. C'est pourquoi les chercheurs restent aujourd'hui prudents sur ce « don de la nature ». Certains animaux, comme les éléphants ou les girafes, peuvent effectivement percevoir des sons, donc des secousses inaudibles pour l'homme (les infrasons, inférieurs à 20 hertz). Mais cela ne suffit pas pour assurer l'existence d'une telle faculté.
Au bout du compte, l'affrontement entre ceux qui y croient et ceux qui n'y croient pas, finit par aboutir au débat « nature contre culture ». Après le tsunami de 2004, certains évoquaient ainsi un « savoir » inné, une faculté de perception, dont les hommes auraient également joui à l'origine mais qu'ils auraient perdu en se sédentarisant...
Note :
[1] https://www.lajollalight.com/sdljl-squid-wash-up-on-la-jolla-beaches-2009jul13-story.html
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